Le Capitaine-Commandant Georges HOUBION

 

 

Né le 21 juillet 1898 à Dinant, décédé le 24 février 1961 à Ganshoren.

 

  • Major de réserve honoraire
  • Volontaire et invalide de la guerre 40-45
  • Prisonnier Politique des guerres 14-18 et 40-45
  • Officier de l’Ordre de la Couronne
  • Officier de l’Ordre de Léopold II avec Palme
  • Chevalier de l’Ordre de Léopold
  • Croix de Guerre 40-45 avec Palme
  • Croix des évadés
  • Croix du Prisonnier politique
  • Médaille du Volontaire 39-45
  • France Star & Germany Star
  • Holland Star &Defence Star
  • Defence Medal &War Service Medal
  • Médaille de la France Libérée
  • Et titulaire de nombreuses autres distinctions
  • honorifiques belges et étrangères

 

 

Le 10 mai 1940, le Capitaine Georges HOUBION est à ARLON, à la garde du commandement de la province.

Le 18, il est à Ypres, où on le charge de diriger un train de CRAB (Centre de Recrutement de l’Armée Belge).

A partir du 21 mai, il est à Rouen puis à Toulouse où il commande la 12ème Cie du 17ème CRAB.

Le 15 août, c’est le rapatriement général, mais Georges HOUBION reste au Service des Dépôts.

Le 20 juin 1941, il quitte Montpellier pour la grande aventure…Ils sont quatre : 3 aviateurs et lui. Ils décident de rejoindre l’Angleterre en passant par l’Espagne. Mais l’Espagne est hostile et les quatre hommes sont arrêtés à NAVAL MORAL et incarcérés dans la prison locale durant 8 jours, puis celle de CARCERES pour 2 mois et enfin, le fameux MIRANDA jusqu’au 13 novembre 1941 où il est atteint de tuberculose due aux conditions atroces de détention. Il est alors transféré à l’hôpital de PAMPLUNE, dans les sierras du nord.

Le 13 février 1942, c’est enfin la liberté après 7 mois d’emprisonnement.

Il rejoint ST-SEBASTIEN, MADRID, LISBONNE, l’avion pour LIMRICK (Irlande) puis le 4 mars 1942, il retrouve ses compatriotes en Angleterre.

Commence alors pour lui la longue période d’entraînement qui durera 2 ans et demi avec le groupement belge.

 

 

Le 7 Août 1944, la Brigade PIRON débarque à Courseulles-Normandie…

 

… « Ici prit place un incident qu’il me faut bien raconter. J’avais comme Aide de Camp un Dinantais, le Capitaine-Commandant Georges HOUBION. Il avait rejoint l’Angleterre au début de 1942, après avoir subi une longue captivité dans les geôles espagnoles et au camp de MIRANDA DE EBRO, de sinistre mémoire. Sa santé en était restée fortement ébranlée, ce qui n’entamait en rien sa constante bonne humeur et son enthousiasme. Le panneau du Landing Craft à peine rabattu, il sauta à l’eau pour parcourir les quelques mètres qui le séparaient de l’estran. Là, il s’agenouilla, prit en main une poignée de sable et l’embrassa avec ferveur. Ce geste spectaculaire eût pu paraître ridicule. Nul d’entre nous ne songea cependant à en rire, tellement il exprimait ce que tous nous ressentions. Nous retrouvions, sur cette plage de la France amie, un sol voisin du nôtre. Nous l’avions quitté depuis de longs mois, avec l’espoir enfin satisfait, de participer un jour à sa libération. ».

Extrait de « Souvenirs », autobiographie du Général Jean-Baptiste PIRON, Ed. de la Renaissance du Livre.

Du 7 août au 1er septembre, il participe au sein de la Brigade à la libération de la côte normande, de l’Orne à la Seine.

Le 3 septembre, la Brigade rentre en Belgique et arrive le 4 à Bruxelles. Georges HOUBION retrouve enfin sa famille après plus de 3 années de séparation.

Là, il revoit son fils Jean HOUBION qui, à son tour, peut enfin rentrer dans les rangs de la Brigade après avoir tenté à plusieurs reprises, et ce dès l’âge de 15 ans, de rejoindre la Brigade en Angleterre.

 

JEAN HOUBION

 

En 1940, Jean HOUBION quitte en famille Dinant pour rejoindre Toulouse. De retour à Namur en 1941, il a alors 16 ans, il essaye de gagner l’Angleterre, mais se fait pincer à Merville près de Boulogne. Il réussit à revenir à Namur après des exploits sans nom. Il ne se laisse pas décourager et c’est la seconde tentative. Hélas, encore une fois, Jean est arrêté à Chalon-sur-Saône le 8 juillet 1942, et écope de 4 mois et demi de prison.

Il revient à Namur, mais pas pour longtemps, car il est de nouveau pris comme otage par la Gestapo. Libéré, il s’occupe de la résistance dans l’Armée Secrète.

Le 4 novembre 1943, il arrive jusqu’en Espagne. Pour la troisième fois, il est arrêté par les carabiniers et livré aux allemands. C’est de nouveau la prison.

A peine libéré en septembre 1944, il rejoint enfin son père et la Brigade à Bruxelles.

Il participe dès le 11 septembre 1944 à la Campagne du Limbourg et aux deux Campagnes de Hollande.

Lors d’une mission commandée, il est tué accidentellement le 18 octobre 1945.

.…Il devait se marier la semaine suivante….

 

C’est donc avec son fils que le Cdt HOUBION part le 11 septembre à la reconquête du Limbourg belge et participe à la 1ère campagne de Hollande jusqu’en novembre 1944.

Après une période de repos et de réorganisation, ils repartent début avril 45 dans la 2ème campagne de Hollande jusqu’à la capitulation allemande.

En mai 1945, la Brigade est cantonnée en Westphalie.

 

 

 

Le 14 octobre 1945, la ville de Dinant accueille avec enthousiasme le Général PIRON et son concitoyen d’honneur, le Commandant G. HOUBION. Les acclamations jaillissent :

 « Vive le Général, Vive la Brigade, Vive HOUBION… ».

Le Bourgmestre dinantais salue le Général PIRON et sa Brigade. Il s’incline devant ceux qui ont payé de leur vie cette libération, et en particulier, les Dinantais  Edouard GERARD, 1er mort de la Brigade, tué dans la campagne de Normandie à Sallenelles et Joseph TEGELBECKER tué en Hollande.

Quatre jours plus tard, Dinant est en deuil. Le 18 octobre 1945, le Commandant G. HOUBION perd son fils Jean, âgé de 20 ans, tué accidentellement en service commandé lors d’une mission.

Le 15 décembre 1945, la Brigade rentre en Belgique et le Commandant G. HOUBION est alors démobilisé.

Il décède le 24 février 1961 à l’âge de 62 ans d’une longue et pénible maladie faisant suite aux  mauvaises conditions de détention à Miranda.

 

Boîte aux lettres

Madame

HOUBION