Le lundi 22 octobre 2007

Hommage à Guy Môquet et Albert Manuel

au Lycée Albert Sorel de Honfleur

 

 

Ce lundi , dans toutes les classes la lettre de Guy Môquet, jeune Résistant Communiste , fusillé le 22 octobre 1941 a été lu aux 450 élèves .

DOCUMENT. Lors d'une cérémonie au Monument de la Cascade du Bois de Boulogne, Nicolas Sarkozy a annoncé que sa "première décision" de président sera de faire lire chaque année dans tous les lycées la dernière lettre du jeune résistant Guy Môquet, fusillé à 17 ans en 1941.

 

"Ma petite maman chérie,
 

 
mon tout petit frère adoré,
 
 
mon petit papa aimé,
 
 
Je vais mourir ! Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petite maman, c'est d'être courageuse. Je le suis et je veux l'être autant que ceux qui sont passés avant moi. Certes, j'aurais voulu vivre. Mais ce que je souhaite de tout mon cœur, c'est que ma mort serve à quelque chose. Je n'ai pas eu le temps d'embrasser Jean. J'ai embrassé mes deux frères Roger et Rino. Quant au véritable je ne peux le faire hélas ! J'espère que toutes mes affaires te seront renvoyées elles pourront servir à Serge, qui je l'escompte sera fier de les porter un jour. A toi petit papa, si je t'ai fait ainsi qu'à ma petite maman, bien des peines, je te salue une dernière fois. Sache que j'ai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu m'as tracée.
 
 
Un dernier adieu à tous mes amis, à mon frère que j'aime beaucoup. Qu'il étudie bien pour être plus tard un homme.
 
 
17 ans 1/2, ma vie a été courte, je n'ai aucun regret, si ce n'est de vous quitter tous. Je vais mourir avec Tintin, Michels. Maman, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c'est d'être courageuse et de surmonter ta peine.
 
 
Je ne peux en mettre davantage. Je vous quitte tous, toutes, toi maman, Serge, papa, en vous embrassant de tout mon cœur d'enfant. Courage !
 
 
Votre Guy qui vous aime.
 
 
Guy
 
 
Dernières pensées : Vous tous qui restez, soyez dignes de nous, les 27 qui allons mourir !"

 

 

L'association a tenu a participé suite à l'invitation de madame Chaligné , Proviseur du Lycée à ce moment de recueillement .

Après lecture de la lettre par des jeunes hommes de 17 ans ,monsieur Pariset ,membre de l'association Honfleur 19396 1945 a chanté le "Chant des Partisans" a capella en tenue de FFI devant les personnalités et 250 lycéens .

 

Une grande émotion..........

 

Puis monsieur Marchand a présenté monsieur Albert Manuel , Résistant à Honfleur , fusillé par les allemands le 13 novembre 1943.

 

 

 

 

 

Albert MANUEL

1909 - 1943

 

Monsieur Albert , Jean , MANUEL est né le 19 Juillet 1909 dans la petite commune de Faucon, canton et arrondissement de Barcelonnette , département des Basses- Alpes .

Marié à Sotteville les Rouen en 1934 , il est nommé professeur d’anglais au collège Albert SOREL de Honfleur ,en 1937 . avec le grade de lieutenant , il est mobilisé à la déclaration de la guerre alors qu’il effectue une période de réserve .

Il demande à commander un corps franc ou il obtient la croix de guerre . En juin 1940 , sa division est faite prisonnière près de la  ligne Maginot . Avec l’autorisation de son colonel , il s’évade et rejoint Honfleur .

Dés octobre 1940 , il entre en contact avec le 2ème bureau à Caen et dirige un mouvement de résistance (O.C.M.) dans le canton de Honfleur , jusqu’au jour de son arrestation .

En effet , le mercredi 20 octobre 1943, le concierge du collège Monsieur CERISAY , interrompt son cours à neuf heures et l’informe que deux hommes désirent lui parler .

Le professeur Albert MANUEL , assit derrière son bureau comprend la gravité de la situation lorsqu’il entrevoit deux individus vêtus d’imperméables noirs et portant un chapeau . Il se lève , range ses affaires et déclare à ses élèves : « Continuez a travailler comme je vous l’ai appris  , je ne sais pas si je vous reverrais ».

C’est encadré par les agents de la Gestapo qu’il quitte son établissement scolaire .Emmené dans un premier temps à Caen , il est transféré à la prison Bonne Nouvelle à Rouen .

Le 13 novembre 1943 à sept heures cinquante huit , Monsieur Albert MANUEL est fusillé en compagnie de 17 autres de ses compagnons  , route d’Elbeuf à Rouen .Ils sont considérés par les Allemands comme des terroristes .

C’est par une lettre écrite d’une main ferme , une heure avant son exécution qu’il annonce son décès à son épouse , alors sans aucune nouvelle de lui depuis son arrestation .A cette lettre il adjoint ces mots :

« A vous Monsieur le Principal , à tous mes collègues , j’adresse un adieu qui contient toute ma sympathie et mon respect . A tous mes élèves , je dis mon affection , je leur demande de travailler et d’être des hommes d’honneur.

A Dieu à tous, mes chers »

A titre posthume , Monsieur Albert , Jean , MANUEL , est décoré de la Légion d’Honneur .

A ce jour , son corps ainsi que ceux de ses compagnons d’armes n’ont jamais étés retrouvés